Voyages internationaux : Plus jamais comme avant ?

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Combien d’entre nous seraient prêts à parier gros sur un retour à la normale du tourisme au niveau international ? Même si l’avis des scientifiques converge vers l’annonce d’une fin de pandémie, pouvons-nous dire pour autant que la fête va reprendre ?

Quel est l’état actuel du transport aérien ? Comment pourrait-il évoluer ? Quelles sont les conditions à une reprise complète de l’activité ? Comment l’anticiper ?

Les chiffres essentiels du voyage aérien

Plusieurs études récentes peuvent alimenter notre réflexion : 

  • Celle du cabinet Roland Berger, qui conclue que le nombre de voyages aériens pourrait reculer de 20 % une fois la crise passée,
  • Celle du groupe de services français International SOS, qui annonce que 82 % de ses entreprises clientes ont repris leurs déplacements bien que les voyages internationaux aient baissé de 50% par rapport à ceux d’avant crise,
  • L’agence Bloomberg ayant interrogé 45 dirigeants de multinationales, annonce que la majorité de ceux-ci déclarent leur intention de réduire leur budget voyage de 20 à 40%. 

Selon la Global Business Travel Association, les dépenses consacrées aux voyages d’affaires pourraient s’établir à 1,24 milliard de dollars d’ici 2024 contre 1,43 milliard de dollars en 2019, soit un recul de 13%.

L’Official Airline Guide annonce que le trafic aérien affichait une baisse de 22,2% début janvier par rapport à l’avant Covid, dans un contexte où le politique n’a cessé de faire peur aux populations avec l’arrivée d’Omicron qui s’avère finalement être aussi dangereux qu’un rhume.

Fin de la peur

Notre aversion à l’incertitude est corrélée à la peur de l’inconnu et cette posture ne cesse de se durcir au sein des sociétés riches. Nous avons eu peur du coronavirus principalement parce que c’était une maladie émergente dont on savait peu de chose. 

En l’absence de vaccin, les gouvernements de la plupart des pays n’ont pas voulu prendre le risque de l’imprudence. Ils ont restreint. Si nous acceptons les restrictions lorsque nous avons peur, nous ne les tolérons pas en temps normal.

Tant qu’un nouveau variant ayant prouvé significativement sa menace ne fasse son apparition, il est peu probable que les régimes démocratiques aient beaucoup de matière pour poursuivre les stratégies protectrices.

Le voyage international devrait donc se libérer.

Quels seraient les freins à un retour optimal du niveau des voyages internationaux ?

Notre expérience des rebondissements au cours de ces deux dernières années invite à la prudence mais si l’histoire sanitaire poursuivait son chemin dans le sens de celui de ces derniers mois, nous serions en condition de reprise.

Il faut cependant considérer que les choses ne sont plus tout à fait comme avant : 

  • L’étude du Cabinet Roland Berger mentionne à juste titre que « les voyageurs d’affaires se déplaceront moins souvent, moins loin du bureau, mais plus longtemps ». En Europe, les déplacements pour motifs professionnels devraient ainsi reculer de 12 %, ce qui convergerait avec l’évaluation de la baisse du voyage d’affaires, pressentie il y a quelques mois par Sébastien Bazin,
  • Au niveau mondial, l’aérien représente en 2015 environ 11 % des émissions de CO₂. C’est un chiffre qui dérange à l’heure ou la notion d’économie durable fait de plus en plus sens et explique pourquoi un nombre encore minoritaire mais cependant croissant d’individus, est prêt à voyager moins loin ou à le faire moins souvent,
  • Pour satisfaire notre recherche constante d’optimisation et notre faculté à trouver des substituts déculpabilisants, le voyage combinant travail et loisir est une opportunité qui est de plus en plus exploitée,
  • La clientèle asiatique sera plus lente à reprendre ses habitudes de voyage car son aversion pour la maladie et sa tendance à l’hygiénisme sont plus marquées en particulier à Singapour, à Taiwan et au Japon.
La jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg a préféré le bateau à voile à l’avion pour se rendre à un sommet sur le climat à New York.

Il est bien difficile de conclure, de pronostiquer l’évolution du tourisme international et le niveau des arrivées que notre sol français recevra. En étant optimiste, on pourrait espérer courant 2022, atteindre un niveau de 15 à 25% en deçà de celui de 2019. 

Faites vos comptes et situez votre fragilité : le poids de votre clientèle corporate et celui de votre clientèle d’origine lointaine.

Par ailleurs, pensez-vous vraiment que les clients français qui se sont privés de voyages exo-France pendant deux ans, vont penser aux hôteliers français pour leurs prochaines vacances, hôtels de montagne mis à part ?

C’est le moment de bichonner chaque client et d’aller chercher en priorité les clients d’origine française et européenne. Avant la crise, 38 % des voyageurs déclaraient se rendre régulièrement dans un même lieu et seulement 9,5 % d’entre eux retournaient dans le même établissement. N’y a-t-il pas d’avantage à faire pour fidéliser ?

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