La mise en scène est un des leviers majeurs de la différenciation et donc de la fidélisation. Pourquoi aurait-on envie de revenir dans un hôtel qui ressemble à n’importe quel autre ?
Un hôtel est une Maison signée. Votre signature, votre identité, vos différences, votre élégance, créent la singularité qui contribuera à sanctuariser votre activité. Plus vous montez en gamme, plus l’excellence de cette expérience client est fondamentale pour capter une clientèle et la conserver.
La décoration est une narration. Un meuble est un acteur d’une pièce. La démarche du décorateur sera donc de réaliser le casting adapté à son scénario. En clair, acheter un meuble parce que vous le trouvez beau et pas cher est la mauvaise démarche. La bonne démarche consiste à avoir une représentation précise du décor que vous souhaitez réaliser et à identifier l’esprit des meubles que vous recherchez, par des exemples de pièces que vous avez repérés sur le web ou dans des revues de décoration.
Voici pourquoi ce travail prend du temps, demande une culture des styles, de l’expérience, une grande connaissance du marché, des prix, de la qualité et durabilité des produits et il n’est pas un mauvais calcul de le déléguer à un décorateur.
L’évolution des tendances de décoration dans l’hôtellerie nous porte vers un monde plus habité, plus narratif, plus imprégné. C’est hôtel comme à la maison, mais une maison qu’on n’oublie pas.
Si vous souhaitez rater l’exercice, il faudra acheter vos meubles en chine ou à un importateur de mobilier chinois. On trouve partout leurs mauvaises copies de fauteuil Louis XV ou leurs chaises et fauteuils aussi laids dans les formes que dans la qualité de leur simili cuir. Si vous souhaitez standardiser votre mobilier et n’étonner personne c’est ce qu’il faudra acheter.
Ce que nous montrons ici est à l’opposé de ce type de sourcing. Il faudra constituer un véritable décor chiné (euh…Ce n’est pas le même sens qu’aller en chine pour les trouver) çà et là.
1898 The post – Gand
Les sièges sont peu dupliqués mais traités en famille de produits. Le décor est très accessoirisé.
1898 The Post – Gand
L’exercice présenté ici est difficile et à manier avec talent. Si mélanger deux couleurs est plutôt simple, mélanger 4 couleurs autrement qu’en camaieu n’est pas donné au débutant.
Hôtel le Roch – Paris, décoré par l’excellente Sarah Lavoine.
Hôtel Square Louvois – Paris
Monsieur Bleu – Paris, dans une rencontre entre l’Art Déco et le contemporain inspiré des années 70
Hôtel Providence – Paris
C’est une tendance qui se développe et s’appuie sur les années 50. On trouvait des papiers peints à motifs floraux, souvent assez petits.
Hôtel Providence – Paris
Hôtel Providence – Paris
Le papier peint se décline parfois en trompe-l’œil feignant l’ondulation d’un rideau :
Hôtel San Régis – Paris
Le textile peut être la réplique du papier peint :
Hôtel Monte Christo – Paris
C’est une tendance plus que confirmée et il est impossible de passer à côté. Cette tendance a été portée au départ par un retour du mobilier scandinave des années 70, puis s’est étendue au mobilier 70 plus généralement, pour dévier progressivement vers celui des années 50.
Hôtel Hoxton – Paris
L’hôtel Radisson Royal Hotel, conçu par Arne Jacobsen lui-même, a entièrement été rénové à l’identique à partir des documents d’époque :
Radisson Royal Hotel – Copenhague
Ce qui flatte l’oeil en décoration, est souvent la symétrie :
Radisson Royal Hotel – Copenhague
Hôtel Hoxton – Paris
On l’a vu ressurgir magnifiquement il y a déjà assez longtemps dans le Film « Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain ».
Le style 50 se conjugue bien avec des couleurs sourdes :
The sister Hotel – Milan
Et l’on préfère bien sûr un parquet à une moquette :
Redchurch-townhouse – Londres
Interprété avec des papiers peints, de préférence à petit motifs.